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Agence Picardie Presse

6 décembre 2007

Xavier Bertrand annonce la création d'un Ministère de la Grève

PARIS, 18 novembre 2007 - À l’occasion de son allocution bihebdomadaire au peuple, le Ministre de la Cohésionsociale Xavier Bertrand a annoncé hier la création prochaine d’un Ministère de la Grève, comme solution aux problèmes actuels dans les transports. « Il est grand temps de mettre un peu d’ordre dans tout ce chaos. » a-t-il martelé devant le parterre des journalistes. « La grève, c’est un droit, mais faut pas non plus exagérer. »

L’objectif du nouveau Ministère ? Permettre aux gauchistes d’émettre leurs revendications, tout en évitant les débordements. « Il faut mettre fin à l’impunité des casseurs, aux blocages et aux prises en otage systématiques. » résume M. Bertrand. « Désormais, la grève sera étroitement encadrée par l’administration. »

Que prévoit exactement la loi ? Nous avons pu obtenir des éclaircissements de la part de Marcel de Valatte, un proche de François Fillon qui devrait être officiellement nommé Ministre de la Grèvedans les jours à venir.

« C’est très simple, déclare M. de Valatte. À compter de demain matin, les grèves, les manifestations et les autres marques de mécontentement collectif seront interdites pour tous, à l’exception de grévistes professionnels, c’est à dire des fonctionnaires du Ministère de la Grève, payés par l’Etat dans le but spécifique de ne rien faire. »

« Ce qui, entre nous, ne fera guère de différence avec les fonctionnaires classiques. » glisse-t-il avant de s’introduire dans une berline noire aux vitres fumées. 

Pour devenir « gréviste professionnel », il faudra passer un concours de catégorie B (déclamateur de slogans) ou C (porteur de banderoles), les postes de catégorie A (meneur de foules) étant réservés aux anciens syndicalistes et aux diplômés de l’ENA.

La nationalisation des grèves présente, on s’en doute, plusieurs avantages.

Tout d’abord, elle soumet les grèves à l’intérêt général, incarné par le gouvernement élu. On ne verra donc plus de grèves de trains déclenchées par une minorité de syndiqués, à l’encontre d’une majorité d’usagers, ou encore de camions ou de tracteurs bloquant les routes.

Ensuite, elle permet la pacification des manifestations. Les grévistes professionnels suivront une formation spéciale, visant à éviter toute espèce de débordement violent lors des défilés. Des sanctions collectives seront prévues en cas d’excès de zèle.

Enfin, elle autorise une meilleure gestion de la durée et de la date de déclenchement des grèves. Le préfet ayant toute autorité sur le corps de grévistes attaché à son département, il pourra prévoir les dates des mouvements sociaux, ainsi que leur importance, leur motif et leurs lieux, en fonction des besoins du moment. On n’assistera donc plus aux sempiternelles grèves des enseignants en période d’examens, grèves des transporteurs aériens en période de départ en vacances et autres grèves de la RATP en pleine heure de pointe. De la même manière, les grèves des étudiants auront désormais lieu en période de vacances universitaires, et les manifs écologistes auront lieu sur le trottoir, pour ne pas gêner les automobilistes.

Le Ministère de la Grève devrait, à terme, pacifier les rapports de classe et permettre une diminution drastique des mouvements sociaux, puisque désormais leur nombre et leur durée seront déterminés par décrets. « Pour le moment, on reste sur le principe de trente-cinq heures de grève par semaine pour les fonctionnaires de la grève. » explique Xavier Bertrand. « Mais d’ici 2012, on pourra passer aux trente-deux heures, voire aux trente heures. »

Pour une fois, une loi française fait le bonheur de la Commission européenne, toujours prompte à critiquer le manque de volontarisme politique face aux dangers du social-populisme. « C’est un bon début. » admet un technocrate anonyme. « Mais j’ai peur que les syndicats n’en saisissent pas l’intérêt. »

M. Bertrand ne veut pas croire à ce risque. « Les syndicalistes ne sont pas idiots. » a-t-il déclaré en coulisse après son intervention. « Entre le statut précaire qui est le leur, avec la baisse drastique du nombre de militants des organisations syndicales, et le poste de fonctionnaire de la grève que je leur propose, ils n’hésiteront pas une seule seconde. »

Une hypothèse qu’un micro-trottoir, réalisé auprès d’une manif de cheminots lillois, semble confirmer. « Grèviste professionnel, ça m’dirait bien. » commente Géraldine, conductrice de trains inscrite à la CFDT depuis 1982. « J’pourrais me lever à l’heure que j’veux, j’aurais pas à bosser l’dimanche, et pis surtout j’serais payée. »

« J’aurai un plus gros klaxon ! » jubile René, un habitué des manifs. « Et un haut-parleur tout neuf. Forcément, c’est l’État qui paie, alors ils ont les sous, eux. »

De fait, l’État s’est déjà porté acquéreur de cent cinquante hauts parleurs, de vingt mille brins de muguet et de cent mille pancartes sur lesquels on peut lire des slogans polyvalents du type « Mort aux vaches », « Non ! » ou encore « Luttons pour la sauvegarde des droits sociaux dans le calme, la dignité et le respect mutuel. »

« Tout c’qu’est banderoles, on les fait venir de Chine. » glisse José, un déménageur chargé de livrer le nouveau matériel au Ministère. « Y’en a ‘core quinze ou vingt mille qui devraient arriver par containers de Shanghaï d’ici une quinzaine, et après on s’ra bon. »

D’après un communiqué récent, la prochaine manifestation devrait avoir lieu lundi prochain sur la plaine de Bougeoir, dans le Larzac, entre 16 heures et 18 heures. Motif de la manifestation ? La loi sur la réforme des universités, la réforme des régimes spéciaux et l’interdiction de fumer dans les restaurants, trois textes qui ont fait grand bruit ces dernières semaines.

« On a choisi un lieu désert, pour ne pas embêter l’monde, v’voyez. » explique Ghislain Meunier, organisateur de la manifestation. « La manif devrait se terminer vers dix-huit, dix-neuf heures. Bien entendu, on a prévu une petite altercation avec les CRS, pour mettre un peu d’animation et garder les gars en forme, mais rien de bien méchant. »

« On ne veut surtout pas déranger. » confirme Robert, militant Sud-Rail qui devrait participer à la manif. « M. de Valatte a été très clair là-dessus. »

D’après un sondage CSA/Le Figaro publié ce matin, 95% des Français approuvent la réforme, et 98% jugent qu’elle aura un impact positif sur leurs vies. Quant aux 2% restants, Marcel de Valatte les invite à participer à la prochaine manifestation.

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2 avril 2007

Le dernier complot de Ségolène Royal déjoué par les services secrets

PARIS, 2 avril 2007 — Ségolène Royal, l’ancienne candidate socialiste aux élections présidentielles, vient d’être condamnée à dix ans de réclusion criminelle par la Cour d’appel de Paris. Cette condamnation conclut l’affaire dite du complot de La Courneuve, du nom de la commune de banlieue parisienne où Mme Royal se réunissait avec ses complices pour discuter du plan diabolique qu’elle comptait mettre en œuvre en cas de victoire le 6 mai.

L’ancienne présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes avait prévu, en cas de victoire électorale, d’instaurer dans notre pays un « ordre juste » non pas pour la durée d’un mandat présidentiel, mais pour toujours : autrement dit, de transformer notre pays en dictature socialiste fondée sur le mensonge et la démagogie.

« J’ai encore du mal à y croire. » murmure T***, l’agent des Renseignements Généraux à l’origine du démantèlement de la cabale ségoléniste. « Une femme si belle, si gentille. Mais pourtant, les preuves sont formelles : Mme Royal aspirait bel et bien à une carrière de reine de France. »

Une réaction de surprise que partagent ses anciens adversaires dans la course à l’Élysée. « C’est impensable ! » s’exclame Dominique Voynet, candidate d’un petit parti proche des socialistes. « Je savais Mme Royal perfide, mais je n’aurais jamais pensé, avant l’éclatement du scandale, qu’elle cherchait à briser le pacte républicain. » renchérit Nicolas Sarkozy dans une allocution diffusée sur son blog de campagne www.sarkozy.fr. « Ce complot est révélateur de la crise politique qui fait rage dans notre pays. » affirme pour sa part pour sa part François Bayrou, que l’élimination de la candidate du PS fait passer du statut de « troisième homme » à celui de premier présidentiable.

Seul, Jean-Marie Le Pen affecte de ne pas être surpris. « Face à la lepénisation des esprits, a-t-il lâché hier sur France Bleu Nord à l’occasion de son passage à Lille, il est normal que les crapules qui ont gouverné la France pendant des décennies cherchent à contourner le jeu démocratique. Le complot de Mme Royal ne fait qu’étaler au grand jour les luttes souterraines que les technocrates mènent contre moi, ainsi que les autres candidats anti-establishment, depuis les années 1970. »

À des fins d’information des masses, il convient de rappeler les grandes lignes du « protocole de La Courneuve », tel que les juges appellent le programme secret de Ségolène Royal.

La candidate socialiste comptait instaurer en France une république populaire, fondée sur la domination des oisifs sur les actifs. Il s'agissait pour la Poitevine de s'assurer la réélection automatique à la présidence de la République par le biais d'une politique de redistribution massive des ménages productifs aux parasites de la société. L'imposition d'une fiscalité écrasante sur les profits des entreprises et les revenus des cadres et des travailleurs indépendants aurait ainsi permis le relèvement de tous les minima sociaux à destination des chômeurs, des fonctionnaires, des étudiants en arts du spectacle et des mères pondeuses célibataires, quatre groupes qui représentent à eux seuls presque les trois quarts de la population française.

Bien entendu, cet autoritarisme démagogique n’aurait pu, a priori, fonctionner dans le cadre de l’Europe de Schengen : les contribuables auraient tout simplement quitté la France pour la Belgique, la Suisse ou quelque autre paradis fiscal francophone. C’est ici qu’intervient le second volet du protocole de La Courneuve, à savoir la ghettoïsation des centres-villes. Il s’agissait tout simplement d’interdire aux créateurs de richesse – généralement habitants des centres-villes et de quelques banlieues chics – de quitter leur quartier, sous peine de mort.

Pour assurer le respect de ces frontières intérieures, la solution était simple mais audacieuse : transformer les tours des HLM encerclant les grandes villes françaises en autant de miradors, d’où des escouades de délinquants multirécidivistes encadrés par l'armée se tiendraient prêts à accueillir tout convoi de réfugiés par un tir de mitrailleuse.

Pour cela, il suffisait d'obtenir l’appui des populations banlieusardes, représentés par les maires, les associations et les caïds des mafias périurbaines. Cet appui fut obtenu en deux étapes : d'abord à la suite d'entretiens informels au sortir de meetings dans les zones de non-droit, puis de négociations secrètes dans une cave de La Courneuve.

C'est à la vigilance et au patriotisme de l'agent T***, grimé en femme de ménage sourde et muette, que l'on doit la découverte des réunions de La Courneuve et l'arrestation de ses trente-huit membres le 28 mars dernier.

« Tout s'est fait par hasard. » estime T***. « J'étais sur la piste d'un ancien membre des Brigades Rouges italiennes devenu dealer dans une cité francilienne. Cet individu était devenu responsable associatif sous une fausse identité, et participait justement aux rendez-vous de Mme Royal.  »

Sans cette enquête, personne ne se serait douté de la duplicité de Mme Royal, sociale-démocrate le jour, socialo-communiste la nuit. Et en cas de victoire électorale, son plan aurait été mis en place sans coup férir.

En effet, les enregistrements effectués par l'agent T*** révèlent que la candidate socialiste avait accepté les conditions placées par les seigneurs du béton à leur collaboration – en l'occurrence, le SMIC à 1500 euros, l'imposition de la loi coranique à l'école et la régularisation immédiate de tous les sans-papiers, manne inépuisable pour les recruteurs de la délinquance moderne.

« Ségolène Royal a toujours fonctionné sur cette logique de contrat, qui va à l’encontre de la logique monarchique qui domine en France depuis la Vème République, explique Jérôme Agilcourt, professeur de sophistique expérimentale à l'ENA. Je n’ai rien contre a priori : la démocratie participative est une idée intéressante, entre gens de bonne compagnie. Mais la façon dont Mme Royal cherchait à l’appliquer fait davantage penser à un compromis de mafioso qu’à une façon d’ennoblir la politique. »

« Surtout, la conclusion d'accords entre le peuple et le souverain a deux effets pervers difficilement maîtrisables. » poursuit-il en suçotant un cigare cubain.

« Par le contrat, le chef de l'État se place au même niveau que le tout venant, ce qui ne peut manquer de lui faire perdre une grande partie de sa stature, de son leadership. D'arbitre impartial au-dessus de la mêlée, il devient le primus inter pares d'une communauté de citoyens égaux. Autrement dit, il passe du statut de père sévère mais juste à celui de 'grand frère' débonnaire et généreux. Ce qui ouvre la voie à la dévalorisation de la figure de l'autorité et à la décadence. »

« La direction de la nation n'est donc plus fixée par la volonté générale, mais le fruit d'un rapport de forces entre les diverses corporations qui composent la société. Il s'agit en effet pour le leader politique de s'associer au groupe social le plus nombreux et le plus puissant, pour asseoir sa position professionnelle. La logique du 'donnant-donnant' contribue donc à la 'clanisation' de la société observée par les sociologues depuis une trentaine d'années. »

Sylviane Bazarghan, chercheuse assistante à l'OCDE, soutient cette thèse. « La perte de prestige des hommes de pouvoir liée à la propagande de Ségolène Royal était décelable bien avant l'éclatement du scandale de La Courneuve. » affirme-t-elle à la faveur d'un rendez-vous galant avec notre reporter. « Je pourrais ergoter sur l'appui apporté par la candidate socialiste aux resquilleurs du RER, mais je préfère prendre un exemple moins connu. »

« Le 27 février, poursuit-elle, Ségolène Royal a signé le 'contrat social et citoyen' proposé aux candidats à la présidentielle par le collectif clichyssois AC Le feu, créé dans la foulée des violences urbaines de l'hiver 2005. À cette occasion, le président de ce collectif, un individu du nom de Mohammed Mechmache, a tenu des propos significatifs à la lumière des événements récents. »

Extirpant un article découpé dans l'édition numérique du Monde du 28 février, Mlle Bazarghan lit à voix haute les propos de M. Mechmache : « On attend des présidentiables prêts à entendre ce que les quartiers populaires ont mis dans ce contrat social et citoyen qu'ils s'engagent. Mais ils devront faire vite cette fois, on n'attendra pas ! », a-t-il prévenu, donnant dix jours seulement aux candidats pour s'engager, avant le 5 mars. »

« Le message est clair. » conclut la chercheuse. « Il y a en France des minorités militantes qui s'imaginent pouvoir influencer sur le destin collectif de la nation. Tant que les politiques accepteront leur petit chantage, ces voyous n'hésiteront pas à briser les règles les plus élémentaires du vivre-ensemble. S'ils venaient à l'emporter, ce serait la fin de la République, et l'avènement du droit du plus fort – du régime de Clichy. »

Par notre envoyé spécial à La Courneuve, Childéric Wilson.

28 janvier 2007

Lawrence de Picardie, la BD - Extrait

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13 janvier 2007

Voeux à la nation

Picards, Picardes, chères compatriotes,

Comme chaque mois de janvier depuis l'engagement de notre lutte contre l'Etat franc, je m'adresse à vous par le biais des diverses cellules d'information top-secrètes du Front de Libération des Braves Gens pour vous souhaiter une heureuse année. Mais aujourd'hui, cette allocution prend une signification particulière. En effet, il se trouve que Nicolas Turquin, notre cinéaste local, vient de remporter les NRJ Music Awards et un week-end à Cannes en VIP. En tant que leader du FLBG et père de la nation picarde, je ne puis que vous recommander chaudement de faire une entorse à vos principes à l'encontre de la chaîne Télé Franque 1 et de regarder, voire d'enregistrer, cette émission qui passera samedi prochain à 21 heures. En effet le clip de Nicolas Turquin y sera diffusé, de même qu'une interview exclusive de l'artiste qui, sans doute, nous livrera à froid ses impressions politiques quant à la place de la Picardie dans son univers créatif.

Avec tous mes respects,

T.-E. L.

19 décembre 2006

Ségolène Royal prône une xénophobie encadrée

CORBEIL-ESSONNE, 16 décembre 2006 – Ségolène Royal s’est exprimé hier face à un panel de journalistes, de militants socialistes et de représentants de la société civile à la médiathèque municipale de Corbeil-Essonne (91). Objectifs de l’opération : faire taire les rumeurs infâmantes circulant à son compte suite à ses déclarations concernant le nécessaire « encadrement juridique de la xénophobie », et « repréciser » ses idées et ses thèmes de campagne pour 2007.

« Qui a dit que je n’avais pas d’idées pour le Parti Socialiste et pour la France ? » a-t-elle lancé au début de la conférence à un auditoire surchauffé et parfois hostile. « Là où d’autres préfèrent se taire, j’ouvre le débat sur des thèmes autrefois tabous, alors même qu’ils sont d’une importance vitale pour le succès de notre campagne et l’avenir de notre pays. Ce thème, c’est bien sûr celui de l’inégalité des races. »

« Mon but, c’est de réunir tous les Français dans un même projet. » a-t-elle poursuivi. « Pour réussir cette union, il est indispensable de ne négliger aucune problématique, et de répondre aux demandes de tous. Faire preuve de désintérêt envers les réactions des Français face à la délinquance et à l’incivilité dont ils sont victimes de la part des immigrés, est une attitude moralement insupportable, qui relève de la crispation idéologique plus que du réalisme politique. »

« C’est pourquoi je pense qu’il est légitime d’entendre ce que les Français ont à dire sur la question du lien entre immigration et délinquance. C’est une question de démocratie : puisque de nombreux Français sont racistes, il est nécessaire de mettre en œuvre des politiques visant à satisfaire leurs exigences. »

Arnaud Montebourg, porte-parole de l’équipe de campagne de Ségolène Royal depuis le 30 août 2006, approuve cette idée. « Longtemps, les hommes et les femmes politiques ont oublié qu’avant d’être les chefs des Français, ils en étaient les représentants. » a-t-il martelé en conclusion de la conférence-débat. « Ségolène n’est pas raciste, pas plus que moi d’ailleurs. Mais la politique n’est pas un chemin solitaire, et présider un pays comme la France, un pays démocratique, ce n’est pas imposer une ligne idéologique à la société. Être président de la République, c’est se mettre à l’écoute du peuple et faire ce qu’il a envie que nous fassions. Or, le peuple en ce moment est d’humeur xénophobe. C’est pourquoi je soutiens le projet de Ségolène visant à instituer un racisme d’État. »

« Il y a des gens qui me disent, l’apartheid n’est-il pas contraire à notre devise nationale : « Liberté, égalité, fraternité » ? À ces gens-là, je réponds : en quoi la liberté, l’égalité et la fraternité seraient-elles opposées au racisme ? Pour autant que je sache, on parle de Révolution française : la liberté, l’égalité et la fraternité, les Français les ont conquises pour eux-mêmes, pas pour les étrangers vivant sur leur sol. À ceux-ci, il faut répondre : la liberté, l’égalité et la fraternité, c’est d’accord, mais entre nous : ce sont des valeurs nationales et non universelles. »

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Face à un public hétéroclite, aux origines sociales et aux opinions politiques très diverses, l’argument fait mouche.

« J’trouve qu’elle a raison. » commente Bruno Helliard, étudiant en deuxième année d’Histoire de l’art à la faculté de Nanterre, qui a séché les cours pour assister à la conférence de Mme Royal. « J’veux dire, j’suis pas raciste, hein, mais si la plupart des gens le sont, je vois pas pourquoi on suivrait pas l’avis de la majorité. Après tout, l’année dernière, la majorité des gens étaient contre le CPE, et Villepin a retiré son projet. »

« Je suis venue sceptique, et je repars convaincue. » avoue Florence Palambier, institutrice à la retraite. « L’argument de M. Montebourg m’a beaucoup touché. Mais ce qui me paraît bien avec cette idée d’encadrer la xénophobie, c’est justement de mieux contrôler et juguler les actes racistes, tout en permettant aux pulsions ethnocentriques de la population de s’exprimer. Comme d’habitude avec Mme Royal, on fait d’une pierre deux coups. »

Le projet de la candidate socialiste aux élections présidentielles de 2007 concernant l’encadrement de la xénophobie est en effet assez poussé. Il vise à mettre en place un système de quotas d’actes de haine raciale, que les PME, discothèques, boîtes d’intérim, clubs de foot et autres organisations d’extrême-droite devront respecter, sous peine de se voir infliger de lourdes sanctions financières.

« C’est très simple. » a affirmé Ségolène Royal lors de la conférence. « Plutôt que de ne rien faire et de laisser la discrimination se pratiquer de manière sauvage et anarchique, nous allons l’encadrer par des règles, afin d’instaurer un ordre racial juste. »

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« Pour cela, nous avons pris exemple sur le système mis en place par le protocole de Kyoto, qui vise à lutter contre l’effet de serre en incitant les entreprises à dépolluer, a-t-elle poursuivi. Comme le protocole instaure un marché de droits à polluer, nous allons mettre en place un système de droits à discriminer. Ces titres émis par la Banque Centrale autoriseront divers actes racistes dont nous fournirons une liste indicative aux différents acteurs sociaux. Ils seront payants et échangeables, c'est-à-dire que toute entreprise qui n’en fera pas usage aura la possibilité de revendre ses droits à discriminer. »

« Bien évidemment, toute discrimination non autorisée par la possession de tels droits sera sévèrement punie. Au final, nous inciterons les entreprises et les associations à ne faire aucune différence entre les Hommes, puisque les « bons élèves » auront droit à une prime à la revente de leurs droits. C’est donc par ce système d’incitation que, graduellement, nous arriverons à faire baisser le racisme en France. »

Une mesure qui, si elle venait à s’appliquer, ferait le bonheur des acteurs économiques et de la société civile. « J’ai fait mes calculs, explique Didier X***, supporteur du PSG. L’association culturelle dont je fais partie dont je fais partie collecte suffisamment d’argent pour acheter quarante-cinq actes racistes par an. Ça veut dire que, légalement, on pourra tabasser jusqu’à quarante-cinq Arabes. C’est un chiffre inférieur à notre moyenne actuelle, mais au moins cela nous protégerait de la police. » 

Cet avis positif est partagé par Betty Johansen, directrice d’une usine Ikéa à Langres (52). « Ikéa a toujours respecté une charte de non-discrimination vis-à-vis de ses employés, que ce soit à l’embauche ou dans leur travail. » déclare-t-elle par téléphone à notre reporter. « Si Mme Royal venait à être élue présidente et mettait en œuvre sa politique d’encadrement de la xénophobie, mon établissement se verrait attribué de nombreux bonus financiers, car nous pourrions revendre nos droits à discriminer à la concurrence. Des bonus financiers qui pourraient bien faire la différence si je devais un jour convaincre la direction d’Ikéa de ne pas délocaliser l’usine. » 

Il n’empêche que le projet de Ségolène Royal ne fait pas que des heureux. « L’idée est intéressante, mais elle me paraît impossible à mettre en œuvre efficacement. » nous confie Dominique Strauss-Kahn, ancien « candidat à la candidature » socialiste pour 2007. « Notre pays n’a pas les moyens, en termes de personnel, de surveiller convenablement chaque entreprise pour s’assurer qu’elle ne dépasse pas ses quotas de discrimination. Le risque est donc d’autoriser légalement une certaine dose de racisme, tout en n’empêchant pas le racisme illégal de s’exercer par ailleurs. »

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D’autres socialistes mettent en avant la difficulté du financement d’une telle mesure, ou encore soulèvent le problème de la définition juridique de la discrimination.

Transcendant ces critiques en les reprenant, l’économiste Jacques Marseille s’interroge dans L’Express sur la viabilité d’un marché de droits à non-discriminer.

« Le problème, explique-t-il dans son dernier éditorial, c’est que ce nouveau bien économique, le droit de discriminer, renvoie à des actions à l’utilité économique très variable. En clair, un droit à discriminer aura le même prix quelle que soit la manière dont il sera utilisé. Or vous imaginez bien que tabasser un nègre est un geste autrement plus jouissif que de simplement lui refuser un emploi qualifié. »

« Pour que le marché fonctionne de manière plus transparente et plus fluide, conclut-il, il faudrait assigner une valeur spécifique à chacun de ces actes racistes, et donc imprimer différents types de droits à discriminer, chacun ayant son propre prix fixé par le marché. »

Mais en dépit de ces quelques critiques, le thème de l’ « ordre racial juste » ne soulève guère de protestations, même à la gauche du PS.

« Tout le monde garde en mémoire le traumatisme du 21 avril 2002. » résume Gisèle Denis, membre de la section roubaisienne des Jeunesses Socialistes. « En l’espace d’une minute, les socialistes ont pris conscience qu’ils n’étaient plus en phase avec les aspirations profondes de l’électorat populaire, dont ils cherchent pourtant à défendre les intérêts. Une carence à laquelle Mme Royal s’efforce de remédier. »

« Personne ici ne veut voir une répétition du second tour de 2002. » appuie Jérôme Trondheim, son petit ami. « Il nous faut récupérer une partie de l’électorat populaire que Le Pen nous a volé, et pour cela, il faut voler à Le Pen certaines de ses idées. Cela va à l’encontre de nos idéaux, mais c’est un sacrifice nécessaire pour s’assurer de la victoire en 2007. »

« L’objectif de Mme Royal, c’est de réconcilier les racistes avec la gauche. » résume Gisèle. « Si l’on donne aux racistes l’opportunité de se tourner vers un autre parti que celui de M. Le Pen, on recentre le débat non sur des questions ethniques, mais sur les vrais enjeux, c'est-à-dire les enjeux économiques, qui constituent le vrai point de rupture entre la gauche et la droite dans notre pays. »

Un point de vue que partage Laurent Fabius, ancien challenger de Mme Royal à présent rentré dans le rang. « Dans les années 1960-1970, on avait une mairie communiste à Corbeil-Essonne. » rappelle-t-il dans son blog personnel, www.laurentfabius.canalblog.com. « Aujourd’hui, le maire est à l’UMP et s’appelle Serge Dassault. C’est tout de même révélateur. Pour reconquérir le peuple, il nous faut reprendre les thèmes dont nous avons laissé le monopole à la droite, voire à l’extrême-droite. Au nationalisme intégral de Le Pen, il faut opposer un nationalisme de gauche, un national-socialisme si vous préférez. »

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Pour le commentateur politique Olivier Duhamel, la stratégie des socialistes est audacieuse. « La rhétorique de l’ordre racial juste va faire du bruit dans les cités. » suppute-t-il dans un billet d’humeur publié hier dans le Nouvel Observateur. « Cependant, il faut arrêter de penser que les immigrés sont tous de gauche et que le PS se priverait d’une véritable manne électorale en intégrant la xénophobie à son programme. Prenez les Arabes, par exemple. Actuellement, ils ont une attitude misérabiliste et votent plutôt à gauche, parce qu’ils sont au chômage ; mais au fond d’eux-mêmes, ces gens-là sont de droite. Il n’y a qu’à écouter ce qu’ils ont à dire sur le statut des femmes, la libération sexuelle ou la place de la religion dans la société pour s’en rendre compte. »

« Évidemment, la gauche revient sur certaines de ses valeurs. » ajoute-t-il. « Mais d’un point de vue pragmatique, il n’y a que Ségolène qui peut battre la droite en 2007. Pour moi, c’est elle. »

Un enthousiasme que M. Le Pen considère avec sarcasme : « Mme Royal aura beau gesticuler et multiplier les interventions dans des médias acquis à sa cause, elle devrait se rappeler qu'on préfère généralement l’original à la copie. ».

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Par notre envoyé spécial à Corbeil-Essonne, Childéric Wilson.

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14 décembre 2006

Une Wii pour Noël.

Comme vous le savez, Nintendo vient de sortir sa nouvelle console de jeu : la Wii.

Nos ingenieurs ont réussi à créer un jeu qui permettra d'entraîner in fine nos nouvelles recrues.

En effet la particularité de cette console, c'est qu'elle permet de retranscrire les mouvements réalisés par le joueur et d'ainsi de former nos recrues à différentes situations de terrain:

- Conduite de tracteur.

- Lancer de beterrave.

- Construction de Q.G.

- Et autres situations qui sont actuellement en développement.

La lutte continue. Agent spécial Moilu.

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13 décembre 2006

Coup d'Etat de velours au Canada : le nouveau leader se veut rassurant

OTTAWA, 12 décembre 2006 – À Ottawa, rien ne rappelle l’événement le plus marquant de la scène politique nord-américaine de ces dix dernières années. Les rues enneigées sont presque désertes, les patineurs rivalisent de grâce et de talent sur le canal Rideau gelé, et la population se prépare activement à fêter Noël dans la pure tradition anglo-saxonne.

Pourtant, avant-hier au soir, trois jeeps de l’armée canadienne remontent Wellington Street à 140 kilomètres à l’heure avant de freiner en dérapant devant les vénérables bâtiments de Parliament Hill, qui regroupent les deux Chambres canadiennes en même temps que le siège du gouvernement fédéral. Contre toute attente, une bande d’hommes armés et cagoulés sortent des véhicules et, après avoir forcé les barrages de sécurité et abattu plusieurs gardes montés, font irruption dans le bâtiment central en passant par la boutique souvenir de la Tour de la Paix.

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En une heure, les terroristes ont neutralisé tous les vigiles et pris en otage l’ensemble du Cabinet fédéral, alors en séance plénière. Une équipe de la chaîne de télévision nationale CBC est admise dans l’enceinte des bâtiments gouvernementaux, et bientôt l’homme qui est à l’origine de ce coup de force se fait connaître du grand public.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement du Premier Ministre Stephen Harper, un conservateur originaire de la ville de Calgary, dans l’Alberta, fait la cible de ce genre de violence. En avril 2006, un régiment de mercenaires américains et chypriotes menés par Gonzague « Buddy » Virago, un parrain de la mafia new-yorkaise, tentent d’enlever le chef du gouvernement sur son lieu de travail, mais, persuadés que la capitale du Canada était Toronto et non Ottawa, ils sont appréhendés par la police montée ontarienne avant de prendre conscience de leur erreur.

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Cette fois-ci, cependant, le coup d’État est le fait d’un citoyen canadien, appuyé par l’essentiel des forces armées fédérales, ainsi que par une fraction importante de l’administration centrale, provinciale et territoriale du pays.

Il s’agit de Buster Murray, un général de l’Armée de terre connu pour ses opinions centristes, et qui avait à de nombreuses reprises exprimé son opposition à Stephen Harper, le Premier Ministre canadien, en poste depuis le 23 janvier 2006.

« Ceci est un coup d’État militaire. » a-t-il déclaré lors de son allocution, brève et bilingue, à la télévision. « À partir de maintenant, les cabinets et les parlements fédéral et provinciaux sont dissous pour toujours, et les élections aux divers niveaux de notre système politique sont annulées. Je serai votre chef suprême jusqu'à nouvel ordre. Bonne soirée »

Le coup d’État a fait l’objet d’une condamnation immédiate du Conseil de sécurité des Nations Unies, et un projet de résolution exigeant la démission de M. Murray est à l’étude au sein de l’Assemblée générale. Le Président de la République française a interrompu tout contact diplomatique avec le nouveau gouvernement canadien, et déclaré le dictateur et ses aficionados personae non gratae sur le territoire national. Quant au Président américain George W. Bush, il s’est déclaré « vivement préoccupé » par la situation politique de son voisin du nord, exprimant de « profondes inquiétudes » vis-à-vis de la « santé de la démocratie canadienne. »

Une condamnation purement formelle qui masque le désarroi profond de la communauté internationale face à ce coup d’État dans un pays occidental, membre de l’OTAN et surtout qui a toujours constitué un modèle de démocratie en même temps que l’un des « élèves modèles » de l’Organisation des Nations Unies.

Pourtant, la prise du pouvoir par Buster Murray ne semble guère soulever l’hostilité, ni même l’indignation, de la population canadienne.

« J’avais pas voté pour Stephen Harper de toute façon. » grommelle John Berswitch, sylviculteur interrogé par notre reporter dans un bar de la périphérie ottawaise. « Alors que ce soit lui ou un autre, moi, qu’est-ce que ça peut me fiche. »

« D’toute manière, renchérit-il après deux ou trois verres, on est gouverné par l’économie. La politique, c’est rien qu’des mots, ça compte pas. »

Une opinion qui, paradoxalement, semble être partagée par le nouveau chef du gouvernement canadien. « Ne comptez pas sur moi pour entreprendre de profondes réformes. » a-t-il déclaré hier sur Radio-Canada. « Les Nord-Américains ont depuis longtemps appris à se passer de l’intervention de l’État, et je ne vois pas en quoi mon arrivée au pouvoir y changerait quoi que ce soit. »

Il est vrai que la rhétorique du nouvel homme fort du régime est surprenante, et a de quoi tiédir les ardeurs des démocrates canadiens les plus confiants dans leur cause. « Je n’ai pas pris le pouvoir pour m’emparer de votre argent, de vos femmes ou de votre propriété. » a-t-il affirmé dans une série d’interviews données à la presse, à la radio et à la télévision. « Je ne compte ni vous laver le cerveau, ni vous torturer, ni même vous empêcher de quitter le territoire. Je ne poursuis aucun programme et je ne fais pas de politique. Tout ce qui m'intéresse, c’est le pouvoir. »

Bref, un ton rassurant qui contraste avec le lyrisme inquiétant d’un Fidel Castro ou d’un Mohammad Ahmadinejad. M. Murray lui-même revendique cette différence, et s’est prêté à un jeu de questions-réponses téléphoniques avec ses auditeurs de Radio-Canada afin de mieux expliquer ses spécificités.

« Je veux être un dictateur consensuel, un dictateur bénin. » a-t-il ainsi rétorqué à un adolescent de Laval (Québec) qui le soupçonnait de communisme. « Pas question pour moi de vous intégrer à un quelconque grand dessein. Au contraire, je souhaite exercer une influence aussi minime que possible sur vos vies de tous les jours. Je ne suis pas un psychotique comme Pol Pot ou Béla Kun. »

Interrogé par un chef d’entreprise torontois sur les politiques qu’il comptait mettre en place, il répond tout simplement : « Aucune. » « Comme tous les dictateurs, mon objectif est de rester au pouvoir aussi longtemps que possible. » reprend-t-il après quelques secondes de silence. « Mais pour ce faire, je ne vois pas l’intérêt de massacrer des centaines de personnes. Ce genre de truc, c’est peut-être bon pour des pays comme la Russie ou la Chine, mais en ce qui me concerne, je préfère recueillir l’assentiment de mon peuple pour assurer ma longévité. Et je ne vois pas de meilleure méthode, pour ce faire, que de le laisser tranquillement vaquer à ses occupations. »

« Je souhaite incarner un nouveau style de dictateur. » a-t-il conclu. « Il est temps que les autocrates tournent la page du totalitarisme et apprennent la modération, sans quoi le despotisme n’en a plus pour longtemps. »

D’après un sondage commandé par le Toronto Star, la cote de popularité du général Murray est passé de 10 à 95% à la suite de ces communications, et la spéculation contre le dollar canadien qui a fait suite au coup de force s’est interrompu, les marchés retrouvant une situation normale.

Ironiquement, le coup d’État a eu lieu le jour même de la mort de l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, qui gouverna l’Argentine de 1973 à 1990 et constitue l’archétype du despote sanguinaire, archétype que répudie M. Murray.

« Le Canada est un vieux pays libéral. » explique Clifford Orwin, professeur de science politique à l’Université de Toronto, dans un long article publié sur le webzine de l’ONG américaine Human Rights Watch. « Les Canadiens ont appris que la démocratie, c’est plus que se rendre dans un bureau de vote pour déposer un bulletin dans une urne. La démocratie, c’est plus une atmosphère, un cadre de vie, voire un mode de pensée : la possibilité d’investir, de travailler, de voyager, de s'exprimer avec un minimum de contraintes. »

« Il faut donc isoler la définition traditionnelle du système démocratique en termes de processus (process), de la définition de la démocratie en termes de résultat (outcome). Dans certains pays où la société connaît de grosses fractures, comme la France ou l'Irak, le vote est un instrument de lutte ethnique et de lutte des classes, et c’est pourquoi les élections ont une place centrale dans la vie politique de ces pays. Au Canada, le consensus au sein de la population sur ce qui constitue la « bonne vie » était tel que le vote n’était plus qu’une formalité. Les différences entre les deux grands partis, le Parti libéral et le Parti conservateur, étaient d’ailleurs minimes. Au final, M. Murray n’a fait que débarrasser notre régime politique des simples formes de la démocratie, pour mieux nous en révéler le fondement. »

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Une thèse qui semble partagée plus ou moins consciemment par l’ensemble de la population canadienne. « Les mecs de l’ONU peuvent râler tant qu’ils veulent. » raille Jeff Preskins, un quidam interrogé par notre reporter au sortir d’un drive-in. « Mais regarde un peu les gens autour de toi. Ils ont un taux de chômage ridiculement bas, ils conduisent des grosses voitures, ils bouffent des hamburgers, et ce soir ils vont se louer un DVD pas cher au Vidéostore. Honnêtement, qu’ont-ils besoin de plus ? »

Par notre envoyé spécial à Ottawa, Jean Saintot.

13 décembre 2006

Le Manifeste du Schmurptzisme

        Voici le texte fondateur du mouvement schmurptziste, le prédecesseur et pendant littéraire du Front de Libération des Braves Gens. Rédigé à la hâte par Julien Peltier et votre serviteur à la bibliothèque Jules Verne d'Amiens en octobre 2003, il nous a valu d'être classé aux RG à la suite de son intégration aux statuts de notre asso ! Ce qui prouve bien que l'Etat a peur des indépendantistes picards... Mais, en faisant de nous des martyrs de la liberté, il ne fait que rendre notre cause plus belle et plus attirante aux milliers de Picards qui nous lisent.

         Nous sommes les Schmurptzistes, les Chevaliers de l'Innommable, les Carnassiers de la Théorie, les Affamés de Vent, les Vautours de la Pensée, les Flagorneurs et les Destructeurs de tout Idéal, les Felzingueurs du monde.
        La vie n'a pas de sens; aucune entité supracosmique n'est là pour nous guider dans les rayons de cet immense supermarché qu'est la vie : les vieux idéaux ont disparu et sans eux l'Homme se sent seul et indigne de la majuscule qu'il donne à son nom. Le sentiment de l'absurde gagne du terrain : il ne  nous appartient pas d'ériger une digue contre cette marée - nous ne sommes pas les Réactionnaires de la Signification - mais de lutter contre le Désespoir qu'elle engendre. "La vie prend tout son sens une fois qu'on a compris qu'elle n'en a pas" : cette formule doit jeter aux oubliettes le dégoût engendré par la viduité du monde, ce spleen de pacotille qui passe pour de l'élégance chez Houellebecq et ses semblables. Réjouissons-nous de l'inexistence de lieux d'attache, et, à l'instar des Monty Pythons, élançons-nous joyeusement et sans frémir vers les Océans d'Absurdité, où tous les combats méritent d'être menés puisque c'est dans la lutte elle-même que l'esprit trouve sa satisfaction. "On ne se bat pas dans l'espoir du succès / Non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile" : ces vers de Rostand contiennent en germe toute l'inconscience consciente d'elle-même des Samouraïs du Bananisme. Car le succès signifierait la fin du combat, de la jubilation sauvage qu'il engendre et, à terme, le désoeuvrement, la solitude, la vieillesse, la décrépitude et la mort.
        Ce que nous nommons "Bananisme" n'est pas un nouveau Romantisme (il ne s'agitpas de retourner à un "âge d'or de l'enthousiasme" ou à l'exaltation stupide des premiers fidèles de Mussolini), mais un Idéalisme multidirectionnel qui a conscience de la dangereuse idée qu'il aurait de se fxer un but définitif, fût-il inaccessible. Le Bananiste est un Don Quichotte qui sait qu'il est fou mais qui refuse malgré tout de déposer les armes : un Chevalier à la Rieuse Figure qui se prend les moulins en pleine poire avec panache et élégance. Le Bananisme, c'est l'enthousiasme intellectuel, l'illumination religieuse, la poursuite insensée d'objectifs démesurés, la folie guerrière guidée par de grands principes universels ; le Schmurptzisme, c'est l'instant où tous ces rêves se brisent en morceaux, mais d'une façon suffisamment esthétique pour ne pas détourner les spectateurs du chemin de l'hybris. Il ne faut laisser au Bananisme ni le temps de s'essouffler (puisqu'il n'estque souffle sans contenu "objectivement valable"), ni celui de s'ériger en idéologie (toute idéologie est totalitarisante) ; quant au Schmurptzisme, il n'est que la touche de lucidité intellectuelle qui brise à des fins zygomatiques l'élan de la Schwärmerei : si cette touche s'étend à l'ensemble du tableau, alors les illusions qui nous font vivre s'éteignent et l'humanité périt.

    Le Conseil Suprême Galactique.

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12 décembre 2006

1ère phase de la Mission "Miss France" accomplie.

Ce samedi la 1ère phase de la mission "Miss France" fut un succès en effet notre Miss Picardie a réussi à charmer le public français.

Rachel Legrain-Trapani est en réalité un agent infiltré par le Front de Libération des Braves Gens.

Lors 2ème phase de la mission, notre agent devra transmettre un message à un notre de nos agents : dont le nom de code est Cauet. Ce message sera transmis lors de sa prochaine emission qui aura lieu jeudi soir.

Le chef du Front de Libération des Braves Gens nous à révélé que ce message serait d'une importance capitale pour la suite de notre révolution.

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On se rappelle que notre ancien agent Elodie Gossuin avait echoué en 2001, esperons que Rachel Legrain-Trapani n'en fera pas autant ...

La lutte continue,

Moilu .

11 décembre 2006

Complot de la Ville-Lumière : Bertrand Delanoë passe aux aveux

LA HAYE, 15 AVRIL 2007 — Le complot de la « Ville-Lumière », dont la découverte il y a cinq semaines a eu l’effet d’une bombe sur la scène politique internationale, fait l’objet d’une enquête poussée de la part de la « Commission vérité » mise en place par l’Union européenne.

« Nous sommes déterminés à trouver et à juger chacune des têtes pensantes de cette conspiration. » assure José Luis Barroso, le chef de l’État espagnol, que le Conseil de l’Union européenne a élu à la tête de la Commission. « Cela prendra le temps qu’il faudra, mais nous aurons les coupables. »

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Pour l’heure, la Commission n’est cependant parvenue à établir la responsabilité que de Bertrand Delanoë, maire de Paris depuis mars 2001. « Pour Jean-Claude Lesourd, Henri Loyrette et Jean-Pierre Jeunet, respectivement président de l’office de tourisme de Paris, directeur du musée du Louvre et réalisateur du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, les preuves manquent encore, admet Bernard Bruhnes, consultant juridique auprès de la Commission vérité. Mais tout porte à croire qu’ils avaient eux aussi maille à partir dans le réseau dit de la Ville-Lumière – d’autant que les témoignages de M. Delanoë corroborent nos soupçons. »

Les inspecteurs de la Commission vérité sont en effet venus à bout de la résistance de l’ancien maire de Paris. « Même sous la menace, il refusait de l’ouvrir, déclare un chef-interrogateur des services secrets, sous couvert d’anonymat. Et maintenant qu’il a craché l’morceau, je comprends pourquoi il refusait de l’ouvrir. »

Rappelons les faits. En février dernier, Guillaume Lombard, stagiaire à l’office du tourisme de Paris, envoie une lettre au Canard enchaîné dans laquelle il affirme que la capitale de notre pays n’est qu’un vaste parc d’attraction pour touristes, et se dit prêt à rencontrer les responsables de l’hebdomadaire satirique en cas de publication éventuelle de ses révélations. Le comité de lecture du Canard ne prend pas cette lettre au premier degré, et il faut attendre le 4 mars pour que la vérité éclate au grand jour.

À sept heures du matin, la pluie commence à tomber sur la capitale française. Ayant oublié son K-Way dans sa chambre d’hôtel, Jerry Thomson, touriste américain alors en promenade sur le boulevard Saint-Germain, prend la décision bien naturelle de s’abriter sous une porte cochère. C’est en s’appuyant contre la porte qu’il prend conscience que quelque chose ne va pas. « La porte, entendez le battant de la porte, ne semblait faire qu’un seul tenant avec l’ensemble de l’immeuble. Comme si on avait tout construit d’un seul bloc. » explique-t-il dans une récente interview à l’International Herald Tribune.

« C’est alors que je me suis retourné pour observer les immeubles d’en face, poursuit-il, encore sous le choc. Tous perdaient leur couleur grise originelle, qui dégoulinait de leurs élégantes façades haussmaniennes, révélant des murs marron. »

Mais le pire était à venir. « Sous l’effet de la pluie, les murs ont commencé à gondoler. C’est alors que j’ai pris conscience que les immeubles du boulevard Saint-Germain étaient en carton de chez Lidl. »

Un phénomène de gondolation que l’on observe au même moment dans l’ensemble de la ville, et non pas seulement au septième arrondissement. « C’était horrible et fascinant à la fois, résume M. Thomson. J’ai quitté mon poste sous la porte cochère, et je me suis mis à courir dans les rues de la ville. Partout, les murs se gondolaient et perdaient leur couleur pierre, laissant apparaître le carton. Je m’amusais à donner des coups de poing sur les façades Haussmann, qui se trouaient et partaient en lambeaux sous l’effet de la pluie. Finalement, des pans entiers de la cité se sont effondrés comme des châteaux de carte. La Ville-Lumière avait été terrassée par une simple giboulée de mars. »

« Je ne sais trop comment, je me suis retrouvé place du Trocadéro, avec d’autres touristes étrangers. Instinctivement, nous nous sommes rapprochés de la Tour Eiffel, qui semblait être la seule structure solide de la ville. Un touriste italien, très remonté contre son guide, a voulu en avoir le cœur net et a donné un coup de pied à l’une des poutres de soutènement. C’est alors que nous avons pris conscience de la terrible vérité : la Tour Eiffel est en plastique. »

Nul besoin de revenir sur le chaos qui s’ensuit alors, tant en France qu’à l’étranger : déclarations contradictoires du président de la République et du chef du gouvernement, rupture des relations diplomatiques avec le Japon, effervescence médiatique, lancement de fausses rumeurs etc.

Le 5 mars au soir, cependant, Guillaume Lombard refait surface. Dans une allocution au journal télévisé de TF1, il révèle à l’humanité sidérée l’existence de la société secrète dite de la « Ville-Lumière. » Une organisation deux fois millénaire liant différentes personnalités de la politique, de l’économie et des médias aux tour-opérateurs mondiaux et qui a littéralement bâti de toutes pièces une ville fictive, dotée de monuments fictifs et d’une Histoire fictive : Paris. L’objectif de ce réseau criminel, faire venir des touristes en Île-de-France – et s’enrichir considérablement au passage.

Pendant près de vingt siècles, la ville de Paris s’est développée autour de l’île de la Cité , sur l’ancien site gallo-romain de Lutèce. De simple parc d’attraction régional, la Ville-Lumière s’est transformée au fil du temps en un immense complexe touristique, drainant des foules entières attirées par l’image, savamment entretenue au fil des décennies, d’une ville romantique, pleine de charme et de poésie. Les photographies de Robert Doisneau, les poèmes d’Aragon, les romans de Raymond Queneau : tous n’étaient que de simples commandes de la cabale de la Ville-Lumière, qui planifiait la gestion, l’agrandissement et la rénovation de la cité de carton-pâte.

Bertrand Delanoë fut le dernier leader de ce réseau très ancien. « Nul ne sait quand la cabale a été fondée, a-t-il déclaré lors de son interrogatoire. Tout ce que je sais, c’est que la tradition voulait qu’elle soit dirigée par les maires et les bourgmestres de Paris. » Des affirmations qui mettent par conséquent en doute la probité du Président Jacques Chirac, mais qui doivent faire l’objet d’une vérification de la part des enquêteurs.

« Chef de la cabale était un travail monstrueux, a-t-il également confié. Il fallait coordonner les différentes attractions, tout en faisant semblant de travailler comme maire. Sans oublier filer des dessous-de-table aux agents d’animation pour qu’ils se taisent, et éliminer les mouchards potentiels. »

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Par « agents d’animation », M. Delanoë fait allusion à l’ensemble de la population parisienne, chargée de singer les habitants d’une véritable ville. « Dans la mesure du possible, les Parisiens devaient faire semblant de mener une vie normale, se rappelle l’ancien maire. C’est un travail difficile, c’est pourquoi nous les payions très cher. En outre, il fallait qu’ils évitent les contacts trop affectifs avec les provinciaux, de peur qu’ils ne trahissent le secret collectif. C’est pourquoi nous recommandions toujours aux Parisiens de ne leur parler qu’avec mépris – tout particulièrement aux chauffeurs de taxi et aux garçons de café.  »

« C’est de cette façon que s’est créée l’identité parisienne, poursuit-il. Peu à peu, un ensemble de codes s’est mis en place pour différencier les Parisiens, c'est-à-dire ceux qui savent, de ceux qui ne savent pas, à savoir le reste du monde : la mode, l’argot, la métro-sexualité, etc. Autant de façons de se rendre haïssables aux provinciaux et aux étrangers. En même temps, il fallait continuer à les attirer : d’où la création du mythe de la Ville-Lumière et des films de propagande comme Amélie Poulain. »

« Dans l’ensemble, le système fonctionnait à merveille, a-t-il conclu. Le fric rentrait, les Parisiens s’enrichissaient, les touristes n’y voyaient que du feu, tout le monde en profitait. Nul ne soupçonnait la vérité jusqu’à cette maudite averse. D’habitude, des stagiaires de l’office du tourisme se relayaient la nuit pour recouvrir les faux immeubles de paraffine liquide, afin d’empêcher le carton de s’imbiber d’eau en cas de pluie. Mais il a fallu que l’un d’eux nous trahisse. »

En attendant, il faut punir les orchestrateurs de cette vaste supercherie, à commencer par M. Delanoë. C’est ainsi que la Commission vérité a mis en place le TIEVP (Tribunal International pour l’Ex-Ville de Paris), mis en place à La Haye(Pays-Bas) pour juger les membres du complot de la Ville-Lumière après leur arrestation.

« L’instruction de M. Delanoë s’annonce difficile, s’inquiète Nikos Theodorakis, un important juriste grec nommé au poste de procureur général du TIEVP. Il n’existe en effet aucune jurisprudence sur la fabrication de fausses villes de deux millions d’habitants. »

« Certes, l’Union soviétique et la Corée du Nord ont déjà mis en place de faux kolkhozes pour vanter les mérites de la collectivisation aux visiteurs occidentaux, ajoute-t-il..Mais ces entreprises restaient limitées et n’ont d’ailleurs jamais été jugées. »

« On va les niquer, jubile Maître Collard, l’avocat de M. Delanoë. Ils n’ont aucune chance de gagner : nulle part dans les textes juridiques français ou internationaux il n’est stipulé que la création de fausses villes à des fins touristiques constitue un crime à l’égard de la communauté internationale. Mon client est innocent. »

« Du reste, poursuit-il avec enthousiasme, nul ne peut prétendre que l’action de mon client au sein du réseau Ville-Lumière a desservi notre pays. La ville de Paris attirait à elle seule soixante millions de touristes chaque année, dont une forte proportion d’étrangers richissimes. La France aurait tort de se priver de cette manne de devises, tout spécialement dans la période économique difficile que nous traversons. »

Le démantèlement de la ville ne figure d’ailleurs pas au programme de la Commission vérité. « Pour l’instant, on préfère laisser les choses comme elles sont, annonce José Luis Barroso, visiblement mal à l’aise. C’est d’ailleurs dans l’intérêt des enquêteurs, qui ont besoin de pièces à conviction pour instruire leurs dossiers. »

« La vérité, c’est que personne n’ose toucher à Paris, déclare Jonathan Yardson, éditorialiste à l’hebdomadaire américain Newsweek. Pour les Européens, Paris n’était pas une ville, mais un symbole : celui de la démocratie, du progrès, du savoir-vivre et de la gastronomie – en un mot, de tout ce qui constitue la civilisation européenne. C’est d’ailleurs la grande victoire de M. Delanoë et de ses prédécesseurs que d’avoir su préserver ce mythe pendant des siècles. »

« Du reste, rien n’empêche les Français de continuer à exploiter ce parc d’attraction, ajoute-t-il en haussant les épaules. La fin de la supercherie n’implique pas nécessairement celle de son succès en termes économiques. D’autant que le scandale va faire chuter les prix de la location à Paris, et donc booster les chiffres du tourisme. »

Une opinion que partage Moustapha Diouf, vendeur de goulous-goulous à Montmartre. « En toc ou pas en toc, martèle-t-il, Paris sera toujours Paris. On s’en est toujours bien tiré jusqu’à présent, alors j’vois pas pourquoi on devrait tout remballer juste parce qu’un connard a vendu la mèche. »

De notre envoyé spécial à La Haye, Jean Saintot.

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